Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


13 VII 46 --- Première, au Théâtre des Variétés, des Fleurs animées de Labie, Commerson et X. de Montépin. Mme Doche y joue le rôle de Mme Hermance de Ligny [La Pensée] (Wicks). Au Théâtre du Vaudeville, Marie Daubrun joue le rôle de Mlle Lange, actrice de la Comédie Française, dans Mademoiselle Lange, vaudeville en un acte de Jacques [Etienne?] Arago. Marie Daubrun ira remplacer Mme Doche dans Les Fleurs animées (Feuillerat 81). Le Constitutionnel dira qu'elle "a été charmante" (Feuillerat A 81). Hervey, dans ses Theatres of Paris, critiquera la qualité de sa voix, qu'il trouve enrouée, mais lui reconnaîtra un germe de talent malgré les insuffisances techniques de son jeu (T ). "H.L."[Hippolyte Lucas?], dans la Tribune dramatique et des beaux-arts, Journal de la littérature, des arts, des théâtres et des modes dira: "La jeune débutante a des manières distinguées, un organe sympathique, une prononciation pure, et elle se fait remarquer une sobriété de gestes qui tient de la bonne école: vous verrez qu'on parlera longtemps de Mlle Daubrun" (T ). [details]

24 VII 46 --- Marie Daubrun remplace Mme Doche, titulaire du rôle, et joue Mme Hermance de Ligny, jeune veuve, dans Les Fleurs animées, vaudeville en un acte de Labie, Commerson et Xavier de Montépin (Feuillerat A 81-82). Le Constitutionnel dira qu'elle "a été charmante". "H.L.", dans la Tribune dramatique et des beaux-arts, Journal de la littérature, des arts, des théâtres et des modes dira: "La jeune débutante a des manières distinguées, un organe sympathique, une prononciation pure, et elle se fait remarquer une sobriété de gestes qui tient de la bonne école: vous verrez qu'on parlera longtemps de Mlle Daubrun" (T ). [details]

26 VII-2 VIII 46 --- Dans le Tintamarre, des éloges de Marie Daubrun. On la trouve, dans Les Fleurs animées, supérieure à Mme Doche, qu'elle a remplacée (Feuillerat A 81). [details]

26 VII-2 VIII 46 --- Dans le Tintamarre, des éloges de Marie Daubrun. On la trouve, dans Les Fleurs animées, supérieure à Mme Doche, qu'elle a remplacée (Feuillerat A 81). [details]

26 IX 46 --- Au Théâtre du Vaudeville, Marie Daubrun joue le rôle de Claire, cousine de Julie, dans La Nouvelle Héloïse, drame en trois actes mêlés de chants, de Michel Delaporte (Feuillerat A 82). [details]

18 X 46 --- Le Tintamarre qualifie Marie Daubrun de "pitoyable" dans le rôle d'Hermance de Ligny (Feuillerat A 82). Ce journal publie, le même jour, une "Causerie" signée Henri D'Estienne mais attribuée à Baudelaire, au sujet du différend entre Balzac et Hippolyte Castille sur la moralité en littérature {I}. [details]

14 XI 46 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication par Galignani à Paris, des Theatres of Paris, de Charles Hervey. On y trouve des critiques sévères pour Marie Daubrun (T ). [details]

27 XII 46 --- Une "Causerie", à laquelle Baudelaire a peut-être collaboré, paraît dans le Tintamarre (T ). Marie Daubrun joue au Vaudeville le rôle de Léonie Verrières, jeune femme mariée depuis six mois, dans L'Homme qui se cherche, pièce de Decomberousse et Edmond Roche (Feuillerat A 82). [details]

27 VI 47 --- Marie Daubrun joue, à la Porte-Saint-Martin, le rôle de Thérèse, jeune veuve, dans la reprise de la pièce: Les Deux forçats ou La Meunière du Puy-de-Dôme, drame en trois actes de Boirie, Carmouche et Poujol (Feuillerat A 83). Le Corsaire mentionne la pièce sans en donner la distribution (LB). [details]

18 VIII 47 --- Marie Daubrun crée le rôle de la Princesse Rosalinde, dans la première de La Belle aux cheveux d'or, féerie en quatre actes et dix-huit tableaux des frères Cogniard, au Théâtre de la Porte Saint-Martin {1,2}. [details]

19 VIII 47 --- Le Mercure des théâtres décerne des louanges à Marie Daubrun, tout en la critiquant pour son ambition de remplacer Mlle Georges (Feuillerat A 83). [details]

22-28 VIII 47 --- Le Tintamarre trouve "fort jolie" Marie Daubrun dans La Belle aux cheveux d'or, disant qu'"elle a été belle aux cheveux d'or" (Feuillerat A 83). [details]

31 VIII 47 --- La Revue théâtrale remarque le luxe de "l'inimaginable chevelure" de Marie Daubrun (Feuillerat A 83) [details]

11 XI 47 --- Le Mercure des théâtres reproche Marie Daubrun de jouer, tous les soirs "avec le même air maussade et ennuyé" (Feuillerat A 83) [details]

8 II 48 --- Marie Daubrun joue Adèle dans Bruno-le-Fileur, vaudeville en deux actes, écrit par les frères Cogniard. C'est la reprise de la pièce à la Porte-Saint-Martin (Feuillerat A 83-84). [details]

2 III 48 --- Première représentation à la Porte-Saint-Martin de Guillaume Tell, drame en cinq actes de Virgile Boileau, où Marie Daubrun joue le rôle de Gertrude (Feuillerat A 84). [details]

23 III 48 --- Reprise à la Porte-Saint-Martin de L'Auberge des Adrets, drame en trois actes de Benjamin, Saint Amant et Paulyanthe, musique d'Adrien; ballets de Maximien. Marie Daubrun y joue le rôle de Clémentine, jeune fiancée [v. le 1 ou 2 III 48] (Feuillerat A 84). La République française annonce ce spectacle (T ). [details]

25 V 48 --- Marie Daubrun crée, à la Porte-Saint-Martin, le rôle de la comtesse de Cayla, maîtresse de Louis XVIII, dans Le Maréchal Ney, drame historique en cinq actes et onze tableaux de Depeuty, Anicet-Bourgeois et Dennery (Feuillerat A 84). "Le Scarabée d'or" traduit par Isabelle Meunier, paraît dans la Démocratie pacifique (Bandy K xvi). On représente La Marâtre, pièce de Balzac. Baudelaire y assiste, peut-être en compagnie de Champfleury (BLB ) [details]

3 IX 48 --- Reprise, à la Porte-Saint-Martin, de Charlotte, drame en trois actes, précédé par Fin d'un roman, prologue, écrit par Emile Souvestre et Eugène Bourgeois; Marie Daubrun joue le rôle d'Hélène (Feuillerat A 84). [details]

10 X 48 --- Première, à la Porte-Saint-Martin, du Livre noir, drame en cinq actes et six tableaux de Léon Gozlan; musique de Pilati. Marie Daubrun y crée le rôle de Mme de Valpin, mère du comte de Landreuil (Feuillerat A 85). [details]

10 II 49 --- Marie Daubrun joue, à la Porte-Saint-Martin, le rôle de Dorothée, la femme frivole d'un banquier ruiné, dans Le Pasteur ou l'Evangile et le foyer, drame en cinq actes et six parties, écrit par Souvestre et Bourgeois (Feuillerat A 85). [details]

3 VI 49 --- Marie Daubrun joue, au théâtre de l'Ambigu-Comique, le rôle de Louise, la fille du chouan Derouan, dans la reprise de La Closerie des gênets, drame en cinq actes et huit tableaux de Frédéric Soulié, musique d'Amédée Artus (Feuillerat A 85). [details]

23 VI 49 --- Marie Daubrun crée le rôle d'Adrienne de Cardoville, jeune fille très élégante et riche, dans Le Juif-errant, drame d'Eugène Sue en cinq actes et dix-sept tableaux lors de la première représentation au théâtre de l'Ambigu-Comique (Feuillerat A 85). [details]

1 X 49 --- Alfred Danger, dans le Pays, observe que Marie Daubrun "a été très fêtée" après son début dans La Guerre des femmes (Feuillerat A 85). Fin des représentations du Juif errant (T ). Banville, dans le Dix Décembre, écrit: "Mme Daubrun est la plus admirable princesse de Conti qui se puisse voir, et Perrault aurait certainement écrit exprès pour elle le conte de la Belle aux cheveux d'or {2}. [details]

20 I 50 --- Reprise, au Théâtre Historique, d'Henri III et sa cour d'Alexandre Dumas. Marie Daubrun joue le rôle de Catherine de Médicis (Feuillerat A 86). [details]

30 III 50 --- Première, au Théâtre Historique, d'Urbain Grandier, drame en cinq actes d'Alexandre Dumas et de Maquet. Marie Daubrun joue le rôle d'Estève, mère de Grandier (Feuillerat A 86). Mme Vve Poulet-Malassis demande en son nom propre les brevets d'imprimeur et de libraire de son mari défunt (CatPM 19). [details]

25 X 50 --- Reprise, à la Porte-Saint-Martin, de François le champi, comédie en trois actes et en prose de George Sand. Marie Daubrun joue le rôle de La Sévère (Feuillerat A 85). Jules Allix s'enthousiasme dans la Presse (organe d'Emile de Girardin), à propos d'une soi-disante découverte sur les escargots. Ceux-ci doivent communiquer entre eux au moyen de boussoles sympathiques. Baudelaire parlera de cette idée curieuse le 14 avril 1864, se moquant de l'accueil que lui réserve Girardin (OCPl II 1185). [details]

1 XII 50 --- Première, à la Porte-Saint-Martin, de La Baronne Bergamotte, de Saint Yves (E. Deaddé) et Xavier (Boniface). Marie Daubrun joue Bergamotte, comédienne (Feuillerat A 86). Le Messager des théâtres notera que la pièce aura dix représentations (T ). [details]

11 I 51 --- Première de Claudie, de G. Sand, à la Porte-Saint-Martin. Marie Daubrun joue La Grand'Rose, paysanne riche et belle femme. Cette pièce rencontrera un grand succès, devant des salles remplies de 2.000 spectateurs. Elle tiendra l'affiche jusqu'au 2 mars. A. Denis, dans le Messager des théâtres, appelera la troupe un "ensemble remarquable" et, dans un deuxième article, dira de Marie Daubrun qu'elle a "une bonne figure, des allures vraies" {1,2}. [details]

13 I 51 --- Le Pays loue le jeu de Marie Daubrun dans Claudie. On trouve sa "voix mélodieuse, son jeu digne" (Feuillerat A. 86). [details]

13 III 51 --- Dans le Messager des théâtres paraît une lettre de G. Sand félicitant la troupe de la Porte-Saint-Martin. Marie Daubrun est décrite ainsi: "La belle Madame Daubrun à la voix harmonieuse, au jeu digne dans la franchise et la rondeur" (T ). G. Sand répètera cette phrase dans la préface qu'elle donnera à la publication de cette pièce (Feuillerat A 86). [details]

8 IV 51 --- Marie Daubrun joue le rôle de la marquise de Villiers, femme élégante et gaie, lors de la première à la Porte-Saint-Martin, de Vol à la duchesse, drame en cinq actes et huit tableaux d'Eugène Grange et Xavier de Montépin (Feuillerat A 87).Dans la Presse, Théophile Gautier fait une critique élogieuse du portrait de Mme Sabatier par Ricard. Ce portrait paraît au Salon de 1850-51 (DICO 141-142). [details]

19 XII 51 --- Première, à la Gaîté, de La Fileuse, drame en cinq actes de J. Barbier et Michel Carré. Marie Daubrun y joue le rôle d'Arabelle, femme légère, maîtresse d'un lord anglais (Feuillerat A 87). [details]

VI 52 --- A Bruxelles, Marie Daubrun joue Estève dans la reprise d'Urbain Grandier (Feuillerat A 87). [details]

11 IX 52 --- Marie Daubrun joue Elmire dans Tartuffe, à l'Odéon (Feuillerat A 87). [details]

13 IX 52 --- Dans la Gazette de France, M.-J. Brisset écrit: "Mlle Daubrun qui s'essayait dans Elmire quoique jeune et jolie, n'a peut-être pas toutes les qualités de l'emploi; mais elle a de bonnes traditions, elle dit juste et, si elle n'atteint pas toujours l'idéal du rôle, du moins elle ne le travestit pas" (Feuillerat A 87) [details]

20 X 52 --- Première, au Second Théâtre Français [L'Odéon] de Richelieu, drame en 5 actes et en vers de Félix Peillon. Marie Daubrun y interprète le rôle de la duchesse de Chevreuse. Dans la préface de l'auteur on lit que Marie Daubrun "...a sauvé avec beaucoup de bonheur le rôle ingrat et plein de dangers de la duchesse de Chevreuse. Elle a ajouté aux rares avantages de sa personne une grande finesse de diction, de la souplesse et de l'élégance dans son jeu et passé avec un égal succès de la coquetterie à la passion" (Feuillerat A 87). [details]

25 X 52 --- Dans le Pays, Paul de Saint-Victor fait un pâle compliment à Marie Daubrun: "N'oublions pas Mlle Daubrun qui porte de son mieux la couronne" (Feuillerat A 88). [details]

29 X 52 --- Fondation officielle du journal quotidien Paris (Feuillerat A 87). [details]

26 XII 52 --- Marie Daubrun joue le rôle de la Muse du théâtre dans Le Feuilleton d'Aristophane, comédie satirique de Philoxène Boyer et Théodore de Banville. La première représentation est donnée à l'Odéon (Feuillerat A 88). [details]

1853 --- Baudelaire projette un drame, La Fin de Don Juan, qui ne sera pas achevé {1,2,3}.. Dans l'Eclair, Henri Cantel dédie à Baudelaire un "sonnet païen", Les Lèvres (LAB 75). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront de 2400 francs cette année-là. Mme Aupick avancera à son fils la somme de 460 francs <<5|CPl I|lxxiv>>. Michel Lévy frères publient Etudes sur l'histoire romaine de Mérimée. En 1865, CB les citera à propos du caractère de Catilina <<6|OCPl II|1188>>. Baudelaire projette un drame: La Fin de Don Juan, où Don Juan vieilli rencontre l'ombre de Catilina <<7|OCPl I|1460>> Darthenay, dans Les Acteurs et les actrices de Paris, remarque la beauté de Marie Daubrun, ainsi que son succès dans quelques rôles dramatiques à la Porte-Saint-Martin. Il trouve qu'elle a montré toute la souplesse de son talent en jouant à l'Odéon les grands premiers rôles {7}. [details]

9 I 53 --- Reprise à l'Odéon de Nouvelles d'Espagne, comédie de Gustave Vaez en un acte et en prose. Marie Daubrun joue le rôle de Gabrielle, jeune fille qui sort du couvent (Feuillerat A 88). Poulet-Malassis annonce, dans le Journal d'Alençon, que Baudelaire prépare une édition des oeuvres d'Edgar Allan Poe, qui paraîtra prochainement chez Lecou. Poulet-Malassis critique la partie philosophique d'Edgar Allan Poe, Sa Vie et ses ouvrages, reprochant à l'auteur américain d'être morbide. Cet article de Poulet-Malassis sera donné à Baudelaire par Christophe. En le lisant, Baudelaire y verra (à tort) la prémonition de Poulet-Malassis lui annonçant une fin semblable à celle d'Edgar Allan Poe. Poulet-Malassis assimile ce dernier à un psychopathe. Dans le même numéro de ce journal, Poulet-Malassis fait imprimer une traduction, sans signature, du Corbeau d'Edgar Allan Poe. Cette traduction a pu être faite par L. de Wailly <<5|CPl II|841>>. [details]

début IV 53 --- Marie Daubrun accepte pour un mois un engagement à Calais (Feuillerat A 88). [details]

IV-V 53 --- A Calais, Marie Daubrun joue des rôles principaux dans: Valérie; Une Fille du Régent; Le Mari de la veuve; Croque-Poule; Le Gougeoir; Le Piano de Berthe; La Chasse au lion; La Lisette de Béranger; La Poissarde; Bataille de dames; Mlle de la Seiglière; La Grâce de Dieu; La Pie voleuse; Le Gendre aux épinards; Thèrèse, ou l'orpheline de Genève (Feuillerat A 88). [details]

10 V 53 --- Francis, de l'Industriel calaisien, loue le jeu de Marie Daubrun, y notant "la légèreté, la finesse" qui contrastent avec "la dignité, la fermeté." Cela lui permet de montrer pleinement les ressources de son talent. Les deux pièces choisies pour des louanges particulieres sont Le Mari de la veuve, où elle jouait Hélène de Chaverny avec dignité. et Croque-Poule . Dans la dernière, Marie aurait joué "finement" le rôle de Louise (Feuillerat A 89). [details]

XI 53-I 54 --- Marie Daubrun retourne à Calais pour un engagement. Elle y joue La Femme à deux maris, Les Filles de marbre, On ne passe pas, etc (Feuillerat A 89). [details]

18 V 54 --- Marie Daubrun quitte l'Odéon pour la Gaîté. Baudelaire choisit alors Philibert Rouvière comme interprète principal de son drame, L'Ivrogne, puisque Rouvière joue à la Gaîté. Baudelaire renonce ainsi à donner le rôle à Tisserant (Feuillerat A 38). Il envoie chez sa mère un commissionnaire avec une lettre narrant les événements des derniers jours (CPl I 278). [details]

1 VI 54 --- On reprend à la Gaîté La Closerie des genêts de Soulié. Marie Daubrun joue le rôle de Louise (Feuillerat A 89). [details]

avant le 21 VII 54 --- Début de la liaison de Baudelaire avec Marie Daubrun. Elle joue toujours à la Gaîté, dans La Closerie des genêts (Feuillerat A 35). [details]

16 X 54 --- A la Gaîté, on crée Les Oiseaux de proie, drame en 5 actes d'Adolphe Dennery. Marie Daubrun interprète le rôle de la duchesse de Guérande (Feuillerat A 89). [details]


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